Trégunc en 1936
Le maire, Jean-Marie Carduner
Lors de l’élection municipale des 5 et 12 mai 1935, Jean-Marie Carduner est réélu maire de Trégunc pour la quatrième fois depuis décembre 1919, par 22 voix sur 23 conseillers. Ambroise Lavaux, boulanger de la rue de Pont-Aven, est élu premier adjoint. Pierre Rioual est élu second adjoint. Marc Quentel (ancien maire de décembre 1899 à décembre 1919), est élu conseiller. André Normand, directeur de l’usine d’iode de Penloch, devient également conseiller. Jean-Marie Carduner est né le 28 juillet 1874 dans la ferme de Kerouiny. Son père Philibert, âgé de 42 ans, est cultivateur et sa mère Anne Bourhis, âgée de 33 ans, est cultivatrice. Le 17 juillet 1898, Jean-Marie épouse Marie Anne Françoise Victorine Bellec née le 13 septembre 1879 à Croissangard en Trégunc. Celle-ci décède le 15 mars 1904. Le 8 juillet 1906, Jean-Marie épouse Marie Francine Bellec, née le 14 février 1886, sœur de l’épouse défunte. Le couple, les quatre enfants Carduner et une tante sont installés à Croissangard en 1911, la ferme emploie trois domestiques. Le 15 janvier 1918, après le décès de Marie Francine, Jean-Marie Carduner épouse Philomène Sellin, native de Névez.
Au recensement de 1936, Jean-Marie Carduner est déclaré cultivateur à la ferme de Croissangard, son épouse Philomène est également cultivatrice. Habitent avec eux leur petite-fille Martine, trois domestiques, Pierre Bourbigot né en 1918, Joseph Cozic né en 1920, tous deux originaires de Melgven, et la servante Joséphine Huon née en 1922 à Trégunc.
En 1944, Jean-Marie Carduner sera déclaré démissionnaire et André Normand, collaborant avec l’ennemi, sera nommé maire par le régime de Vichy. À la libération, M. Normand sera emprisonné, jugé et frappé d’indignité nationale. Libéré en février 1945, il sera amnistié. Jean-Marie Carduner retrouvera son mandat de maire le 10 octobre 1944.
Jean-Marie Carduner décède le 21 novembre 1948, Michel Naviner lui succède.
Au conseil municipal
En 1936, le conseil municipal délibère sur de nombreux projets dont certains ne se concrétiseront pas.
En mars, au port de Trévignon, le déroctage et la mise en place de chaînes traversières sont envisagés. Le conseil municipal demande une subvention pour l’achat de l’immeuble Sellin à proximité de l’école publique de garçons. Le 22 mars, le conseil se réunit pour fixer la date du pardon qui se tient habituellement en avril. André Normand souhaite annuler ce pardon en raison de la situation politique extérieure. Néanmoins, le comité des fêtes est constitué de MM. Lavaux, Drouglazet, Kerangal et Bourhis, et le pardon est maintenu à la même date que l’année précédente. Le conseil vote une subvention de 3 000 F au comité du bourg, 500 F à celui de Trévignon, 500 F à celui de Pouldohan et 500 F à celui de Saint-Philibert.
En juin et juillet, c’est la rénovation des chemins vicinaux nos 2, 5, 9 et 10 qui sont à l’ordre du jour.
En septembre, le projet de construction de trottoirs et caniveaux dans les rues du bourg est examiné. D’autres chantiers sont mis à l’étude : l’éclairage du port de Trévignon et du débarcadère de Pouldohan, la construction d’un brise-lames à la Pointe de Trévignon (réalisé au début des années 1950), d’un bureau de poste, l’amélioration des chemins ruraux de Kerguentrat, Kerhallon et Kernalec. Enfin, un important projet de nouvelle école publique de garçons est adopté. Cette construction réalisée sur un terrain à Roudouic comprendrait dix classes de trente élèves, huit logements d’instituteurs, un réfectoire de 130 places et un pensionnat de 80 lits pour un budget de 1 836 000 F. Cette école ne verra pas le jour.
À la suite de la prolongation de la scolarité obligatoire jusqu’à 14 ans, le conseil municipal, lors de sa réunion du 22 novembre, décide la création d’un cours d’enseignement ménager à l’école publique de filles du bourg. Cet enseignement se déroulera dans le grenier situé au-dessus d’un des dortoirs.
En décembre, le conseil programme la suite des travaux d’électrification. Il demande la création d’un service de car entre le bourg et Saint-Philibert, 1500 personnes sont concernées.
L’affaire du presbytère
Pour le conseil municipal, l’expulsion des prêtres permettrait de transformer le presbytère afin d’y installer la mairie et un bureau de poste ; une place publique serait créée à l’emplacement du jardin.

En 1916, le bail convenu entre la mairie et le recteur Grall est de neuf ans pour un loyer de 250 F par an. Le presbytère possède seize feux, deux maisonnettes et 25 ares de jardin. En 1925 le loyer est porté à 750 F, le recteur, refuse et paie un loyer de 500 F.
En 1932, le recteur Grall prend sa retraite, quitte Trégunc et rejoint sa ville natale de Landivisiau. En avril 1932, après délibération du conseil municipal, le presbytère est déclaré d’utilité publique et repris par la commune. Le locataire remplaçant le recteur Grall est prié de trouver un autre logement dans les six mois. Les occupants ne quittent pas les lieux et le recteur Grall porte l’affaire devant le juge de paix de Concarneau pour que le bail du presbytère puisse être transmis à son successeur. Le recteur décède en novembre 1932, remplacé par Clet Arhan. Décision du juge en 1933 : les prêtres doivent quitter les lieux. Le 30 janvier 1936, la commission supérieure de cassation rejette une nouvelle requête.
En 1937, l’affaire sera close par une décision du conseil municipal (règlement des loyers en retard, nouveau bail de neuf ans avec un loyer annuel de 500 F…). Une partie du jardin devient place publique, un nouveau mur sera construit à la charge des locataires (sources : presse ancienne, archives départementales 29).
Les fêtes
Les 26 et 27 avril 1936 se déroulent les fêtes patronales à Trégunc, le lundi est réservé au réjouissances profanes, au programme :
• 9 h, la musique municipale de Scaër, suivi du salut au monument aux morts ;
• 10 h, épreuve de marche de 20 km, puis course de bicyclettes de 6 km, course à pied et enfin jeux divers ;
• midi : grand banquet chez Kerangall ;
• 14 h 30, course internationale de bicyclettes de 30 km ;
• 15 h 30, course régionale de chars, suivi de grandes luttes bretonnes au terrain de Roudouic (600 F de prix) ;
• 18 h, gavotte bretonne pour jeunes et vieux ;
• 21 h, retraite aux flambeaux suivi d’un grand feu d’artifice place de la mairie à 21h30.
Yves Pelleter de Roudouic, né en 1850, vétéran de la guerre de 1870, prend part chaque année au concours de fumeurs organisé le jour de la fête patronale. Il en sort souvent vainqueur. Il décède à l’âge de 88 ans en 1939.

au centre, debout au premier rang.
Les 30 et 31 août, ce sont les fêtes de Saint-Philibert :
• 9 h 30, jeux divers ;
• 10 h, course de chevaux ;
• 10 h 30, concours de boul-ten ;
• 14 h, course communale de bicyclettes ;
• 15 h, course régionale de bicyclettes ;
• 16 h, course pédestre ;
• 16 h 30, course pédestre pour vieillards.



